ARTS-CULTURE-FINANCEMENTS (MASA)

Le continent africain et son milliard et demi d´ habitants sur 54 pays, flamboyant de son bouquet culturel multicolore, est un univers grandiose de créations artistiques exceptionnelles. Ses milliers de langues locales, ses groupes de populations aussi divers que variés, sa très grande diaspora à travers le monde,  sa diversité géographique, son histoire et son ouverture au reste du monde, sont des sources inépuisables d’inspiration créatives.

Au travers des âges, arts et cultures ont toujours caractérisés les peuples dans leurs échanges, dans l´ animation de leur quotidien, dans le façonnage de leur réalité existentielle… 

Et puis, vint le capitalisme et sa notion de marché. 

Dans un contexte mondial dominé par la vision occidentale, des normes de qualité, subjectives pour la plus part, attisent les passions de tout genre. Ici et là, on entend parler de « valeurs ». Valeurs culturelles, valeurs marchandes.  Ainsi, les trafiques d’influence de toute sorte pour faire valoir tel ou tel produit artistique, telle ou telle idéologie culturelle,  ne se compte pas.

Bon gré mal gré, l´Afrique à travers le Commonwealth et la francophonie se trouve tournée vers le monde extérieur. Ses arts et sa culture font l’objet des convoitises pour diverses raisons, tant économiques que politiques.

Rien d’étonnant donc que le Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA) ait vu le jour au terme de la deuxième conférence des ministre de la culture des pays francophones en 1990 en Belgique. Trois axes principaux ont alors constitués l’ossature de la politique mise en place à savoir :

• La structuration des organisations professionnelles ;

• La production et la formation aux métiers du spectacle ;

• La promotion et la diffusion des spectacles.

En 1998, les objectifs du MASA se déclinent dans son texte organique comme étant :

• Etre une vitrine internationale des productions des arts du spectacle ;

• Contribuer au lancement de carrières artistiques pérennes ;

• Etre un espace de formation, de rencontres et d’échanges pour les créateurs,

les diffuseurs et les techniciens ;

• Contribuer à une insertion des artistes et de leurs productions dans les circuits

de diffusion internationaux ;

• Contribuer à la promotion du statut et des droits des artistes.

Depuis sa première édition tenue du 27 mars au 1er avril 1993, Le MASA qui est une création de 

l´Organisation Intergouvernementale de la Francophonie (OIF), a connu une mue le 5 mars 1998 en devenant le « Programme international de développement des arts vivants ». 

La 13ème édition de ce grand rendez-vous des Arts et de la culture africaine s’est déroulée du 12 au 20 avril 2024 à Abidjan. La cérémonie d’ouverture présidée par le Premier ministre de la République de Côte d´Ivoire, montre tout l´ intérêt des pouvoirs publiques sur cet événement majeur en Afrique. La jeunesse à été placée au centre de cette édition et la question du financement des créations artistiques a trouvé un élément de réponse à travers l’annonce d’une mise à disposition par l´Etat de Côte d´Ivoire en partenariat avec Orange Bank, d’une enveloppe de 1 milliard de fcfa sous forme de prêt remboursable avec un taux d’intérêt de 8%… 

Quels sont les différents mécanismes et les leviers de financement des arts et de la culture en Afrique francophone ? Comment fonctionnent-ils ? Peut-on en bénéficier sans que la création artistique ne soit influencée par les financiers ?

Les arts à travers la culture d’un peuple, sont les principaux vecteurs du changement de comportement des populations dans la société. Leur prise en compte est donc primordiale.